Aussi, je ne sais pas si l’on peut parler ici d’un talent, mais tout du moins d’une de mes passions : la musique et plus particulièrement la musique instrumentale teintée Jazz et la Clarinette.
Je vois déjà mes gros lourdauds de collègues me vanner 😉 « Le Christian Morin d’Applium » « Il est bon en pipo le Chef ! » « Un Lapin qui souffle dans le biniou c’est pas commun ! » (Là il faut la réf.).
Mais la question fondamentale qui m’est souvent posée est : Pourquoi la Clarinette ?
Je ne peux donc pas raconter cette histoire sans revenir aux origines de celle-ci.
En préambule pour les profanes, la Clarinette est un instrument à vent de la famille des bois caractérisé par son bec à anche simple et une perce quasi cylindrique (à la différence du hautbois ou du saxophone qui ont une perce conique). De sa famille, elle est l’instrument qui possède la plus grande tessiture avec 3 octaves plus une sixte mineure, soit 45 notes au total. De sa déclinaison contrebasse jusqu’à la clarinette piccolo, elle couvre ainsi toutes l’étendue d’un orchestre symphonique.
C’est donc au collège que mon professeur d’éducation musicale « Laurent Labiausse », qui est un personnage multi-instrumentiste passionné et passionnant, mais avant tout un Trompettiste de talent, ancien co-directeur de la Société Philarmonique de Champagne, membre et ancien président du Brass Band de Champagne, qui a également collaboré avec l’orchestre Euphony, m’a donné le goût pour la musique et pour les instruments à vent. Je débutais alors dans un ensemble de flutes à becs (sopranos, altos, basses) accompagnées de Xylophones, Métallophones, Carillons et percussions diverses… premiers tracs et premières représentations devant des parents fiers de leurs bambins ! Avec du recul, ça sonnait vraiment bien et c’était improbable pour moi de voir un ensemble musical composé à 100% d’enfants (il faut le dire un peu turbulents) obéir à la baguette d’un chef d’orchestre ! La révélation… en fait ça fonctionne.
Un jour mon Papa revient à la maison avec une étrange mallette en cuir. A l’intérieur, mon précieux !
Une Clarinette Sib (en Si Bémol) Buffet Crampon, 3 corps ébène en relativement bon état. Il me tend la mallette en me disant : « Regarde un peu ce que j’ai déniché dans un dépôt vente ! Ça ressemble un peu à ta flute à bec. Tu devrais bien arriver à sortir un son de cet engin de torture, non ? » Intrigué, je la monte assez intuitivement, je souffle… et la magie opère !
C’est ainsi qu’une méthode de Clarinette sous le bras, me voilà parti pour 4 années d’école de musique avec au programme solfège intensif et travail de l’instrument. Le temps passe, les études arrivent, une autre passion (sportive cette fois) prend le dessus, le diplôme, puis ensuite mon1er emploi, SAP et les déplacements… et il faut se le dire l’école de musique ça prend vraiment du temps, c’est un budget, il faut faire des choix. Le mien était fait, j’ai remisé l’instrument au placard et je l’ai oublié.
C’est le jour de mes 40 ans que la Clarinette est ressortie du placard. Ma chère et tendre, certainement intriguée par l’instrument remisé mais surtout je pense curieuse d’entendre ce que cela pouvait donner entre mes mains (à son grand désespoir aujourd’hui quand je bosse les suraiguës, elle doit parfois penser que je suis en train de m’entraîner à faire pleurer notre chat, mais bon, l’art est subjectif !) eut l’idée de la faire totalement réviser à mon insu chez un Luthier spécialisé (elle en avait vraiment besoin). Tout était organisé en douce avec une amie du village (Clarinettiste elle aussi et membre de mon groupe actuel « Les Clariflous ») pour qu’elle me soit présentée le jour de mon anniversaire devant l’ensemble de mes amis. Je n’avais plus vraiment le choix, je devais m’y remettre !
Les Clariflous : du sérieux… mais pas trop !
J’intégrai donc cet ensemble de Clarinettistes amateurs que nous renommerons un peu plus tard « Les Clariflous », sous la baguette de Paule Bonnet (professeur de Clarinette à l’école de musique du Bois d’Oingt et médaille d’or de Clarinette au CNR de Lyon). Cette section composée de 12 Clarinettes (9 Clarinettes Sib et 3 Clarinettes Basse + 1 Bombarde occasionnelle sur les répertoires Bretons). Parallèlement, je reprenais une année de cours individuels de remise à niveau à l’école de musique.
Nos concerts sont souvent l’occasion de mélanger le sérieux et le ludique – je dirais même que nous avons su faire rire ceux qui s’attendent à un concert classique… et qui finissent par découvrir que notre répertoire très varié inclut quelques surprises. (Quelques exemples, entre autres : Les Cornichons, Blues on the Road, La belle et le Blues, L’Hélicon, La Comparsita, La Vie Est Belle, La Danse Macabre, des Disney Jazz du type Chim Chim Cheree ou encore You’ve Got a Friend in Me, Everybody Wants to be a Cat…)
Nous avons la chance de nous produire à divers événements tout au long de l’année, que ce soit lors de concerts intimistes ou de petits festivals locaux. Chaque performance est une aventure, un peu comme essayer de jongler avec des bananes : parfois ça fonctionne à merveille, et parfois, eh bien… disons qu’il vaut mieux éviter les premières rangées !
J’espère que mon témoignage vous incitera à découvrir ou à approfondir vos propres passions, qu’elles soient artistiques, sportives ou autres. Et qui sait, peut-être qu’un jour, nous pourrons organiser un concert de bureau où chacun pourra montrer ses talents… ou nous faire rire avec leurs « fausses notes » ! Allez, à bientôt sur scène… ou au bureau !
PS : Pour les plus curieux, quelques vidéos en lien ci-dessous pour vous rendre compte du rendu en orchestre ou simplement en quartet ou quintet. Et pour une écoute approfondie je vous recommande : Tim Laughlin, Corrado Giuffredi, Nicola Giammarinaro, l’Ewan Bleach Quartet, le Chris Barber’s Jazz Band, Acker Bilk, Le Blitz Clarinet Ensemble (excellent Octet de Clarinettes dirigé par Tohru Kanayama), Yom, Nicolas Baldeyrou, Les Bons Becs (brillants, drôles et décalés)…
